Alternatives au statut d’autoentrepreneur : quelles options pour les indépendants ?

Le statut d’autoentrepreneur, également appelé micro-entrepreneur, offre de nombreux avantages pour ceux qui souhaitent se lancer dans l’entrepreneuriat ou exercer une activité en parallèle de leur emploi salarié. Toutefois, il existe plusieurs alternatives à ce statut qui méritent d’être étudiées pour choisir la structure juridique la plus adaptée à votre projet. Cet article vous présente les principales options et leurs spécificités.

1. L’entreprise individuelle classique (EI)

L’entreprise individuelle est la forme juridique la plus simple et la plus répandue en France. Elle permet d’exercer une activité professionnelle sans création de structure juridique distincte de l’entrepreneur. Ce dernier reste donc responsable des dettes professionnelles sur son patrimoine personnel.

Tout comme le statut d’autoentrepreneur, l’EI permet de bénéficier du régime fiscal de la micro-entreprise, sous certaines conditions de chiffre d’affaires. Cependant, contrairement au régime micro-social propre aux autoentrepreneurs, les charges sociales sont calculées sur la base du bénéfice réel et non forfaitairement.

« L’entreprise individuelle est souvent privilégiée par les entrepreneurs qui souhaitent tester leur activité sans trop s’engager financièrement et administrativement », explique Maître Delphine Parigi, avocate spécialisée en droit des affaires.

2. L’entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL)

Créée en 1985, l’EURL est une société à associé unique dont le capital social est librement fixé par l’entrepreneur. La responsabilité de ce dernier est limitée au montant de son apport, ce qui protège son patrimoine personnel en cas de difficultés financières.

L’EURL offre plusieurs avantages : la possibilité d’opter pour l’impôt sur les sociétés (IS) ou l’impôt sur le revenu (IR), une meilleure crédibilité auprès des partenaires, et la facilité de transformation en SARL en cas d’association avec d’autres personnes.

En revanche, les formalités de création et de gestion d’une EURL sont plus complexes et coûteuses que celles d’une entreprise individuelle ou d’un autoentrepreneur. « L’EURL convient plutôt aux entrepreneurs qui ont besoin de capitaux importants ou qui souhaitent séparer leur patrimoine professionnel de leur patrimoine personnel », précise Maître Parigi.

3. La société par actions simplifiée unipersonnelle (SASU)

La SASU est une variante de la SAS (société par actions simplifiée) pour les entrepreneurs individuels. Elle présente plusieurs atouts : une grande souplesse dans l’organisation et la répartition des pouvoirs, la possibilité d’accueillir facilement des associés, et la limitation de la responsabilité du dirigeant à son apport.

Cependant, comme pour l’EURL, la création et la gestion d’une SASU impliquent des formalités plus lourdes et des coûts supérieurs à ceux du statut d’autoentrepreneur. Par ailleurs, le dirigeant est soumis au régime des assimilés-salariés, avec des charges sociales plus élevées que celles des travailleurs indépendants.

« La SASU est adaptée aux entrepreneurs qui veulent créer une entreprise à fort potentiel de développement, avec une image sérieuse et un cadre juridique sécurisant », estime Maître Parigi.

4. Le portage salarial

Le portage salarial est une solution alternative qui permet de concilier l’autonomie de l’entrepreneur et la sécurité du salariat. Le professionnel signe un contrat de travail avec une société de portage, qui facture ses prestations aux clients et lui reverse un salaire après déduction des frais de gestion et des charges sociales.

Cette formule est particulièrement intéressante pour les consultants, les formateurs ou les experts qui souhaitent exercer en freelance sans avoir à gérer les contraintes administratives et financières liées à la création d’entreprise. Elle offre également la possibilité de bénéficier de la couverture sociale et des avantages du salariat (formation, retraite, chômage, etc.).

Néanmoins, le portage salarial a un coût : les frais de gestion prélevés par la société de portage représentent généralement entre 5 % et 10 % du chiffre d’affaires hors taxes. « Le portage salarial convient aux professionnels qui valorisent la simplicité et la flexibilité, sans chercher à optimiser leur rémunération ou à développer leur propre structure », conclut Maître Parigi.

En définitive, le choix de la structure juridique pour exercer en tant qu’indépendant dépend de plusieurs critères : le niveau de protection souhaité, les perspectives de développement, le besoin en capitaux, les contraintes administratives et fiscales, ou encore l’image véhiculée auprès des partenaires. Il est donc essentiel de bien peser les avantages et les inconvénients de chaque option avant de se lancer.